Courir : S’approprier la sensualité de l’espace.
Courir : S’approprier la sensualité de l’espace. Capturer la joie. Arpenter le bitume.
Explorer la face cachée de la cité, en découvrir sa vérité en un instant: instantanée.
Budapest, 25 Novembre, 7h du matin.
Du côté Buda. Même le soleil a du retard à l’allumage, il s’incline lentement vers l’ouest, peut-être a-t-il lui aussi du mal a briller, recouvert sous un épais tapis de brume... Le rouge me barbouille les globes oculaires. La foule commence doucement à s’étaler, à galoper vers leurs activités rémunérées.
Je traverse la rue, pour longer le Danube, quelques vélos me frôlent et m’obligent à me ranger sur le coté…des centaines de mètres plus haut, un pont pas trop loin, me donne l’idée de traverser vers Pest. Quelques foulées sur cet édifice en fer forgé, je bascule enfin vers le parlement, le long du fleuve où les canards aiment surfer sur les vagues à la nuit tombée, le palmipède Hongrois est amusé. Chez nous, gavé.
Je tourne, direction le parlement : Un casque de l’autorité...coup de sifflet, le beau merle a beau hurler , je l’évite, l’esquive… Pas le droit de courir sur les quais, question de sécurité. Mais rattrapé par un de ses aînés plus alerte, je m’arrête ...j’exerce mon anglais timide et finis par prendre le plus vite possible la poudre d’escampette, non sans lui avoir tapé la main en signe d amabilité et d amitié. Le magyar n’est pas sportif, handicapé par une bedaine très affirmée.
Un stock de Bartok pour rythmer mes foulées. Je tourne, virevolte pour me disperser, m’ évanouir dans les ruelles de Pest. Les immeubles alternent avec des boulevards immenses offerts aux chars étrangers. Encore quelques foulées pour visiter les vieux quartiers, le château…bientôt arrivé, prêt pour un bain dans des thermes réputés…Enfin autorisé à m’arrêter, pas encore épuisé, juste un peu décalqué.
Je m’affale sur le lit défait, bientôt une autre échappée, d’autres enjambées : Beyrouth.